Ombres de mes livres

 

… où j’ai cherché à esquisser les silhouettes des 
premiers possesseurs de mes livres anciens.
 
 
 
Françoise-Marie de Bourbon
" Mademoiselle de Blois "
(1677-1749)
Le livre :


Bréviaire de Paris, partie d'été

à Paris,
"aux dépens des libraires associés
pour les usages du diocèse"
,
1742



 
 
Le fer sur le livre :

Ecu double timbré d’une couronne de prince français
entouré d'une cordelière de veuve :

« à dextre : de France au lambel d'argent (Orléans) ; 
à senestre : de France au bâton péri en barre de gueules 
(légitimée de France) »

 
 
Sur la reliure en vélin de grand format (22cmX30cm)
a été frappé un fer très ouvragé.
Ce grand fer est rare :
Il ne figure pas parmi les fers répertoriés par O.H.R.
pour la duchesse d'Orléans.



Françoise- Marie de Bourbon
seconde  " Mademoiselle de Blois "
(Maintenon 4 mai 1677 - Paris 1er février 1749)

Fille légitimée de Louis XIV et de Madame de Montespan

Duchesse de Chartres puis d'Orléans

épouse du Régent de France

Une fille de roi au caractère difficile.
Fille légitimée de Louis XIV et de la marquise de Montespan :
 
Françoise-Marie de Bourbon est née à le 4 mai 1677 du double adultère du roi Louis XIV et de Madame de Montespan. Elle a été légitimée par le Roi en novembre 1681 sous le nom de "Mademoiselle de Blois". L'acte de légitimation ne portera que le nom du père car Louis XIV craignait une reconnaissance par le marquis de Montespan.

Mademoiselle de Blois ne sera donc pas reconnue officiellement comme la fille de Françoise Athénaïs de Rochechouart de Mortemart (1640-1707), épouse de Louis-Henri de Pardaillan de Gondrin, marquis de Montespan.

Six enfants légitimés sont issus de la liaison de Louis XIV et de Madame de Montespan: Le duc du Maine, le comte de Vexin, Mesdemoiselles de Nantes et de Tours précèdent Françoise-Marie. Seul le comte de Toulouse est plus jeune.

La fiche de Mademoiselle de Nantes, soeur de Mlle de Blois, est visible
ICI.
La gifle de la Palatine :
 
Louis XIV s'est efforcé de marier ses enfants adultérins avec des princes du Sang pour les intégrer dans la famille royale légitime.

Avec Mlle de Blois il monte encore d'un cran puisqu'il souhaite la marier à son neveu le duc de Chartres, futur Régent, fils de son frère unique Philippe, duc d'Orléans.

Ce projet scandalise la
princesse Palatine, épouse de Philippe, qui ressent ce mariage de son fils avec une bâtarde comme une déchéance pour la famille d'Orléans.

Elle fait jurer à son fils qu'il n'acceptera pas le mariage mais, face à la pression du Roi, le duc de Chartres cède. Furieuse sa mère lui administre une gifle retentissante devant les courtisans...

Les noces sont célébrées le 18 février 1692.
"Madame Lucifer" pour son époux, le Régent :
 
Saint-Simon relate que Philippe d'Orléans, Régent de France à la mort de Louis XIV, appelle son épouse "Madame Lucifer".

La princesse a, en effet, un caractère insupportable. Elle se brouille avec sa mère, Mme de Montespan, sa demi-soeur la princesse de Conti, et sa soeur la duchesse de Bourbon. Ses relations avec ses filles seront désastreuses.

Philippe d'Orléans qui a épousé Mlle de Blois sous la contrainte ne se gêne pas pour la tromper fréquemment, ce dont l'épouse se lamente auprès de son père, Louis XIV.
Elle avait pourtant dit avant son mariage : "Je ne me soucie pas qu'il m'aime ; je me soucie qu'il m'épouse".
Portraits dans les mémoires de St Simon et chez la Palatine :
 
Saint-Simon fait une description précise des traits de la duchesse d'Orléans :
 
" Madame la duchesse d’Orléans était grande et de tous points majestueuse; le teint, la gorge, les bras admirables, les yeux aussi ; la bouche assez bien avec de belles dents, un peu longues; des joues trop larges et trop pendantes qui la gâtaient , mais qui n’empêchaient pas la beauté. Ce qui la déparait le plus étaient les places de ses sourcils qui étaient comme pelés et rouges, avec fort peu de poils ; de belles paupières et des cheveux châtains bien plantés. Sans être bossue ni contrefaite, elle avait un côté plus gros que l’autre, une marche de côté.
Elle avait un parler gras si lent, si embarrassé, si difficile aux oreilles qui n’y étaient pas fort accoutumées, que ce défaut, qu’elle ne paraissait pourtant pas trouver tel, déparait extrêmement ce qu’elle disait. "

Il ajoute qu'elle était " petite-fille de France jusque sur sa chaise percée ".

La
princesse Palatine est bien plus féroce dans une lettre de 1693 :

 
" Ma belle fille est une désagréable et méchante créature ; (...) son arrogance et sa mauvaise humeur sont insupportables, et sa figure est parfaitement déplaisante.
Elle ressemble à un cul comme deux gouttes d'eau : elle est toute bistournée ; avec cela une affreuse prononciation comme si elle avait toujours la bouche pleine de bouillie, et une tête qui branle sans cesse. "

En 1695 elle relate que la princesse de Conti a qualifié la duchesse d'Orléans de "sac à vin" parce qu'elle s'enivre...
La duchesse en son château de Bagnolet :

Après la mort du Régent en 1723, l'âge venant, la duchesse d'Orléans s'assagit. Elle partage son temps entre Versailles et Bagnolet.

En 1719 elle avait acheté le château de Bagnolet, à l'est de Paris.

Elle le fait agrandir; il est "augmenté d'un péristyle à colonnes en face l'entée, de deux ailes, à droite et à gauche, dans l'une desquelles sont la salle de garde, la grande antichambre ensuite, la salle à manger en ovale et petite pièce à côté, dans l'autre, un appartement composé d'une antichambre, chambre à coucher, cabinet et chapelle".

Le parc est redessiné par Claude Desgots, petit-neveu d'André Le Nôtre. Pour aller directement de Paris à son château, la duchesse d’Orléans fait ouvrir vers 1720 une traverse, belle avenue plantée d’ormes.
Sources :
 
> Page Wikipédia de Mlle de Blois

> Page Wikipédia du château de Bagnolet

> Page Wikipédia du Régent

> Mémoires de Saint-Simon, édition Chéruel 1857, tome VII, page 353

> Lettres de la princesse Palatine, Le Temps retrouvé 1985, pages 109 et 123


> Portrait de Mlle de Blois


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