Une idylle enfantine avec David d'Angers :
Le Bulletin de la Société des antiquaires de l'Ouest rapporte une rencontre entre Joséphine de Messemé et le futur artiste Pierre-Jean David d'Angers, chez Mgr Montault des Isles.
En effet le père de David d'Angers travaille durant 18 mois, à partir de 1797, à l'établissement de boiseries dans le château de l'évêque Montault des Isles à Loudun. Il est accompagné dans sa tâche par son fils Pierre-Jean, âgé alors de 9/11 ans.
L'enfant se montre très intéressé par la petite Joséphine qui vit au château de son grand-oncle et il en parlera en termes émus en 1842 :
« J'ai voulu, parvenu à l'âge d'homme, revoir Loudun, où j'avais passé dix-huit mois, à l'âge de neuf ans, mon père étant occupé à la décoration de la maison de M. Montault, plus tard évêque d'Angers. Mon père et moi étions à la journée. J'avais une jeune amie bien douce, bien spirituelle, ayant le même âge et les mêmes goûts que moi, mademoiselle de Messemé, nièce du prélat. C'était elle qui obtenait de mon père, extrêmement sévère pour moi , quelques instants de repos que nous passions en délicieuses causeries. Elle savait d'ailleurs me les rendre utiles par son instruction déjà remarquable et la noblesse de ses sentiments. Quand nous nous quittâmes, moi pour reprendre une existence de luttes et de pauvreté, elle pour continuer à vivre heureuse au milieu de tous les avantages du rang et de la fortune, elle m'annonça qu'elle renonçait au mariage, qu'elle penserait toujours à moi, et elle me souhaita toutes sortes de bonheurs. C'est au milieu d'une crise de larmes que se séparèrent deux jeunes enfants destinés à ne jamais se revoir. Je viens d'apprendre que mademoiselle de Messemé ne s'est pas mariée. Elle habite encore Loudun. La maison décorée par mon père est fermée. Les riches sculptures de la porte sont envahies par les herbes; les persiennes sont en lambeaux. J'ai collé mon œil à la fente d'une porte de service ouvrant sur une petite rue. J'ai reconnu tout ce qui avait frappé mon imagination enfantine, mais la terrasse où nous courions ensemble, ma petite amie et moi , est en ruine, et l'aspect de cette maison déserte est si mélancolique, que mon cœur s'est contracté comme lorsqu'on vient de perdre quelqu'un qui vous était cher ».